States of Grace, Paris (France), Le Meurice

2015 6 mars - 6 avril


ATTENTION : L’EXPOSITION A ETE DECROCHEE LE 9 MARS AU SOIR POUR DES RAISONS INDEPENDANTES DE LA VOLONTE DE L’ARTISTE.
Exposition personnelle. Sur une proposition de Carole de Bona pour Vendôme Luxury Art.
Un projet mené en collaboration avec Flaviano Scaratti, Chef Sommelier du Meurice
et Cédric Grolet, Chef Pâtissier du Meurice
Commissariat : Carole de Bona et Laurent le Bourhis pour Vendôme Luxury Art
Assistance artistique et technique : Xavier Gautier
Scénographie : Nicolas Favet, architecte.
Construction: Ioan Dragos, BBCerdac
Conception visuelle et graphique : Christophe le Drean.
Le Vendôme Luxury Art tient à remercier tout particulièrement Franka Holtmann et Nicolas Grau
QUAND LEONARD PEINT GRACE KELLY LE FLUX MYSTERIEUX DES APPARENCES GRONDE CHEZ LAURENT FIEVET
par Paul-Emmanuel Odin

Dans l’installation vidéo States of Grace, Laurent Fiévet fait courir un frisson de ralenti exquis sur les premiers plans de Fenêtre sur cour de Hitchcock. Et il fait sentir, par un jeu délicat de surimpressions, comment ce film est possédé par l’esthétique de Léonard. Par contrecoup, derrière Vinci nous voyons Grace Kelly. Nous sommes alors dans cet entre-deux infiniment intrigant du cinéma et de la peinture confondus l’un dans l’autre. La grâce divine des madones de Léonard et la grâce de la star Grace Kelly fusionnent, se mélangent. Ni le cinéma ni la peinture ne sortent indemnes de ce spasme érotique où l’un des plus beaux baisers de l’histoire de cinéma plonge dans le mystère du regard retourné propre à la peinture du maître italien.

Comment le mouvement des images de cinéma coexisterait-il avec l’immobilité d’un tableau ? Comment cette impossibilité-là est-elle tout le défi et le charme ensorceleur de cette proposition, sa radicalité, et l’évidence de ce qu’elle affirme, l’identité du cinéma et de la peinture ? La peinture de Léonard de Vinci est justement, en son cœur, une peinture du mouvement qui, avant tout, retranscrit le flux des apparences. Elle représente les mouvements de l’âme à travers les mouvements du corps, et fait apparaître cette liaison si mystérieuse de l’ombre et du mouvement à travers le fameux «sfumato ».
Alors, au-delà de la peinture et du cinéma, la surface et lrontologie des images se troublent : dédoublements ; décentrements ; torsions et distorsions ; défigurations. Les figures se pervertissent. Les tableaux de Léonard et les visages de Grace Kelly ou James Stewart se tordent pour devenir non pas sensation pure (comme chez Francis Bacon) mais énigme indéchiffrable, liquidité et monstruosité de l’émotion, de l’âme – du désir.

À côté de chaque écran vidéo, Laurent Fiévet présente une bouteille de vin, ce liquide immobile et sombre que boivent les personnages du film. Le temps est alors habité par le sang noir du vin qui ne coule plus comme le temps, mais qui est enfermé là dans la représentation et son ivresse, son vertige, et dont le visiteur peut, sur demande, se délecter.
Le Meurice
Entrée de l’exposition du 6 au 9 mars
au 6, rue de Castiglione
75001 Paris
et du 10 mars au 6 avril
au 228, rue de Rivoli
75001 Paris
Accès libre, 24 heures sur 24.
www.vendomeluxury-paris.com

Copyright © 2016 Laurent Fiévet